Assemblée générale de Queyssac, le 17 mars 2012 (Echo de la Dordogne)

L’amitié entre la France et la Géorgie est très ancienne. Ainsi depuis leur arrivée sur le territoire français, Nugzar Sulashvili et sa petite famille s’attachent à renforcer un peu plus ces liens souvent ignorés entre les deux pays. L’an passé, ils ont notamment créé sur Bergerac l’association Amitié France Géorgie. L’initiative résonne aujourd’hui comme un pacte de paix envers ces deux nations qui tour à tour les ont rejetés.
En 2004, ancien avocat international géorgien, Nugzar a fait sien le combat contre le trafic humain et la prostitution de son pays. Mais en impliquant nommément des responsables politiques, les pressions des plus hautes autorités géorgiennes conduisent la famille Sulashvili à fuir leur pays et à se réfugier à Bergerac. Mais l’arrivée de Sarkozy au pouvoir bouscule ce trop court répit hexagonal. Le zèle du ministre de l’Immigration de l’époque Brice Hortefeux force les chiffres des reconduites aux frontières, et les Sulashvili sont « invités » à retourner en Géorgie malgré les menaces qui pèsent là-bas sur leur vie. Grâce à une forte mobilisation du tissu associatif local, et après des mois de clandestinité et une longue lutte administrative, cette petite famille géorgienne retrouve aujourd’hui un semblant de paix à Bergerac. Une tranquilité malgré tout en sursis comme le laisse entendre Bruno Nardin, ami de la famille à qui a été confiée la présidence d’Amitié France Géorgie : « Aujourd’hui tous quatre vivent aussi bien que possible dans la France de Guéant. Chaque renouvellement de papiers est une nouvelle source d’angoisse ».
Alors l’investissement de chacun dans cette association semble être un appel à tirer les plus belles conclusions de cette douloureuse histoire. « Si elle n’a pas encore beaucoup de retentissement, elle a énormément travaillé durant l’année écoulée », confie Bruno Nardin, nous avons établi beaucoup de lien là-bas, en posant les premiers jalons pour que Bergerac devienne la capitale de la Géorgie en Aquitaine. « Et les projets fusent en particulier avec le monde viticole. « Nous avons rencontré cet été le responsable du centre historique et scientifique de recherche sur le vin, car la Géorgie est aussi un pays viticole. Nous avons bon espoir de travailler avec le CIVRB en vue d’échanges entre nos deux pays ». Echanges scolaires, universitaires, associatifs… Amitié France Géorgie jette tous les ponts qu’elle juge pertinents afin de faire tomber les frontières et rapprocher les deux nations.